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in the night (mia)
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Ashlan Brotz
Ashlan Brotz
Chair à Titans
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ICI DEPUIS : 03/07/2018

in the night (mia) Vide
MessageSujet: in the night (mia) in the night (mia) EmptyMer 25 Juil - 0:28



(two-shot) in the night she hears him calling
in the night she's dancing to relieve the pain
((épée))

J'ai gagné.
Les mots claquent comme une insulte, et le couvert avec ; il s'insurge.
Contre ce silence mortuaire qui s'intensifie alors que jour après jour son père lui bat froid. J'ai gagné, tu pourrais être heureux pour moi.

Ramon achève son plat en quelques gestes, bouchées bâclées, traits lacés d'un désintérêt éhonté. Et le dédain à ses commissures susurre tous les mots qu'il tait pour ne les avoir déjà que trop hurlés, assénés en vain à l'oreille sourde de son fils cadet.
Ça devrait lui suffire, à Ashlan. Lui convenir, de n'être rabaissé à défaut de pouvoir compter sur quelque encouragement, mais non. Il veut toujours plus, toujours trop — ou peut-être ne sait-il tout simplement pas ce qu'il attend.
Le droit d'exister à sa guise, sans doute, plutôt que la sordide sensation de mal jouer sa pièce, pantin désarticulé faussant le spectacle à chacune de ses digressions.

D'un pied il ébranle la table sous sa hargne, ravale dents serrées la plainte que le choc manque de lui arracher — et l'instant d'après les poings de son père lui agrippent le col, avertissement. Hors de ma vue, il crache en le bousculant en arrière. J'n'ai que faire de ta soif de gloire. Je n'ai que faire d'un apprenti incapable de suivre les ordres. D'un fils. C'est c'que je suis avant d'être un vulgaire apprenti — ton fils ! Le siège de Ramon racle bruyamment le sol tandis qu'il le pousse pour dépasser la table, balance son plat sur la paillasse, membres tendus d'exaspération. Et Ashlan le sent désespérément sourd, à moins que ce ne soit lui qui soit invisible. Moi j'me fous de ta forge, il tente, crache, prêt à attiser la fureur pour ne pas affronter son silence chargé de mépris, et de tous les boucliers que tu craftes pour tenir les autres à distance. Oh, pitié. Tu t'en tires dans une bagarre à mains nues et tu t'sens déjà pousser des ailes ? Voyons ça. Et sans crier gare il lui lance un couteau qu'Ash pris de court ne rattrape que de justesse, enchaîne sans attendre en le visant d'un morceau de bois érigé en arme — l'objet fend l'air dans sa direction, le manque de peu, heurte la table avec un bruit sourd avant d'être brandi à nouveau, sans répit. Et au lieu de se défendre ou d'attaquer suivant l'ordre tacite, Ashlan esquive.
Encore.
Et encore.
Et encore, torse agité par un souffle court, jusqu'à ce que Ramon jette à ses pieds sa pseudo arme, mettant terme à la valse macabre. Quel beau guerrier tu ferais, à trembler comme un pleutre d'vant tes adversaires. Mais il ne pouvait pas, pas contre son père, paralysé par toutes les excuses qui se bousculent dans ses pensées, enchaîné par une loyauté qui lui laisse sur la langue le goût métallique du sang. Tu pourrais faire quelque chose pour le monde, mettre à profit le talent qui coule dans tes veines. Au lieu d'quoi tu n'aspires qu'à aller crever sous la première épée venue. La déception qui suinte de son regard, de ses mots, sa posture, se distille tel un venin sous l'épiderme d'Ashlan, qui ose dans un dernier murmure : Maman m'aurait soutenu, elle. Ta mère aurait fait bien des choses, si elle n'était morte. C'est la route que t'aspires à suivre ?

Ramon se détourne pour quitter la pièce d'un pas lourd.
Le laisse éteint à l'intérieur, mais vibrant d'une énergie nocive, amalgame de sentiment d'injustice et de manque et d'incertitudes et de frustration rampant dans ses membres et dévorant sa chair comme la lave en fusion.
Il s'arrache à l'endroit où l'effroi l'a cloué un instant plus tôt, dévale les marches pour quitter la demeure familiale en quête de—
il ne sait pas.

Tu pourrais faire quelque chose pour le monde—
les mots sont chargés d'accusations, le disent égoïste. Le rabaissent au statut d'enfant capricieux et il ne sait plus, Ashlan, qui à tort ou raison, s'il a vraiment quelque chose à offrir ou devrait se contenter de prendre tout ce que le monde peut lui donner.
Mais Ramon, il en est sûr, n'a parlé de talent que pour le faire crouler sous la culpabilité.
À Wilhelm les compliments, à Ashlan les mots durs et rabaissants ; c'est ainsi depuis ce qui lui semble être la nuit des temps. Talent, lui qui n'a jamais été que le gosse insatisfaisant de la paire, l'enfant de trop ? Foutaises.
Au creux de son ventre une envie futile, stupide, une impulsion puérile. Celle de tenter et d'échouer pour prouver à son père que ce n'est pas sa voie — l'âtre brulant, le cœur d'acier, les cendres. Qu'il ne sera jamais fait pour ça.

Son pas rageur le mène à l'atelier déjà vide à cette heure de la nuit, et telle une serre sa main se ferme sur le carnet sur les pages duquel sont annotés les détails techniques des commandes des clients. Il ressort tout ce que les travailleurs ont pris soin à ranger, outils, matériaux, charbon, fait rugir les flammes dans la cheminée.
Et l'une après l'autre, s'empilent les pièces de métal mal forgées, gâchées. Sorties du feu, frappées, durcies, jetées furieusement dans la paille une fois refroidies. Il s'acharne — essaye vraiment, n'y trouve ni plaisir ni once de soulagement ; rien d'autre que rancœur et dégoût pour cette place à laquelle sont liées sont chaînes, et pour toutes les preuves de son incompétence.

Et la tempête rage, rage en lui sans espoir d'accalmie, avant que son regard ne tombe sur un tube placé sur la table, orné d'un lacet auquel est attachée une étiquette portant son nom.
Touche d'élégance tranchant le décor. Il lâche le marteau, curiosité piquée. Essuie sur son pantalon ses mains noires de suie pour s'en emparer précautionneusement, extirpant du contenant un papier roulé ; un message.
L'écriture est différente des lettres et nombres hachés, maladroits, grossièrement tracés sur les cahiers de commandes ou de comptes que tiennent ses proches. Elle est un peu oblique, un peu ronde, comme les courbes envoûtantes des femmes,
et nette, comme les missives que le prince Ohini rédigeait parfois ; elle suinte l'application dont seule la richesse offre le luxe, tout comme le papier sur lequel les mots ont été tracées.

Le prénom de Mia Aries trône à la fin ; il met un peu de temps à déchiffrer, plus habitué aux notes succinctes qu'aux phrases appliquées.
Elle évoque ses dessins — coup de crayon que Ramon a toujours qualifié de futile ; plus précisément, ceux qu’ils ont élaboré ensemble quelques jours plus tôt, faciès lupins sertis de prunelles à l’éclat de gemmes qui, apparemment, n’ont pas quitté ses pensées avant qu’elle ne les ait rendus concrets, tangibles.
Il est un instant déboussolé, tente de comprendre, finit par apercevoir la boite qui accompagne le message. À l’intérieur, des moulures qu’elle lui a fait livrer ; élaborées selon leurs croquis. Du bout des doigts, il en redessine les contours, traits nets appelant à épouser le métal chauffé à rouge et à le sculpter à leur image.
Et ça l’prend comme une fièvre sans qu’il ne sache ce qui le grise — la beauté de l’objet qu’il pourrait en tirer, le calme de l’atelier déserté, le murmure apaisant de l’astre nocturne, ou la curieuse sensation que quelqu’un puisse croire en lui.

C’est étrange, de s’y atteler seul, sans rage au cœur, seulement mû par l’envie de transformer les plaques de métal en quelque chose de beau.
Il ne s’aventure pas sur un terrain nouveau, se cantonne à la place à réitérer les gestes qui lui ont valu, récemment, que Ramon l’observe d’un œil nouveau — presque satisfait.

L’acier dur plie et se régénère sous ses coups décidés, mettant à mal sa détermination pour une fois qu’ils se retrouvent en tête à tête, sans l’ombre d’un père prêt à corriger un mauvais dosage ou à lui succéder devant l’enclume. Il y met plus que quelques heures d’acharnement, muscles hurlant à l’agonie alors qu’il se pousse au-delà de ses limites, jusqu’à ce que l’uagane prenne forme.
Acier damassé à nouveau, il a décidé. Pour la beauté des lames qu’offre la technique, striées de rayures naturelles comme un pattern tracé par la volonté des Déesses, et pour la solidité que leur offre l’alliage. Il a l’angoisse au cœur ; crainte omniprésente de fournir à quelqu’un une arme qui n’ait pas l’étoffe nécessaire pour protéger une vie. Mais Ashlan ne supporte pas de tenter et d’échouer. S’il refuse la responsabilité, il s’abstient ; et s’il fait le choix de se mettre à la tâche, il y met l’intensité de son âme même.
La nuit s’achève, cède au lever du soleil à l’aube d’un nouveau jour qui, à son tour, s’écoule sans que le travail ne soit terminé. Autour de lui les ouvriers ont repris possession des lieux, son père et ses oncles vaquant à leurs oeuvres respectives sans que nul ne tente d’aborder Ashlan, étonnamment. Sans doute parce qu’il est rare de le voir si cloîtré dans sa concentration, le front sévère et les gestes acharnés, lui qui d’ordinaire lâche si vite prise sur le moindre objet un peu trop pénible à forger.
Et ça l’est— pénible. Long et frustrant à en crever, la chaleur d’une canicule estivale rougissant la nuque, et les vertèbres hurlant des heures passées à se courber pour mieux jauger le matériaux. Ça l’est— infernal et rageant, à chaque échec, à chaque reprise, mais il ne le fait pour personne d’autre que lui-même, l’esprit rivé sur les moulures supposées parachever son travail.
Il leur faut une belle lame, une lame idéale, et Ashlan ne s’accorde pas de répit avant d’avoir courbé l’uagane par-dessus l’acier tendre, d’avoir forgé les couches de métal ainsi unies jusqu’à leur conférer leur forme, et d’en avoir poli la surface jusqu’à lui donner l’allure qu’il avait en pensées.
Ce n’est pas tout à fait digne de ses espoirs, pourtant.
Son plus jeune oncle lui tape l’épaule, examine à ses côtés la lame à l’origine du froncement de sourcils persistant, insatisfait d’Ashlan ; pointe ici et là des parties sur lesquelles insister pour en rehausser l’aspect, la rendre irréprochable.
Et ce n'est qu'une fois ceci fait, qu'Ashlan s’attaque à une nouvelle parcelle de métal pour la rendre malléable et flexible, la coule dans les moules soigneusement confectionnés ; puis soude à la lame les pièces ainsi formées, pour en faire un tout — les éléments indissociables d’une même pièce, corps de l’arme.

Elle repose agréablement au creux de sa paume, et il la fait sauter d’une main à l’autre, effectue quelques mouvements comme son oncle l’a fait la dernière fois. Assez pesante pour être un support consistant, le réceptacle d’une confiance à la vie à la mort ; assez légère pour se couler sur ses gestes comme s’ils étaient inhérents à sa nature même, comme la prolongation de son bras. Il faut en tester la résistance et le tranchant sans l’abimer et, pour ce faire, c’est à un autre qu’il la confie un instant, vidé, optant pour se poser sur un tabouret, affalé sur un coin de table. Les creux prévus pour les yeux attendent encore d’être comblés par deux gemmes jumelles, et le fourreau reste à faire, mais il étouffe — n’aspire qu’à sortir, avaler un bol d’air, voir autre chose que les sombres visages noircis de cendres,
présenter à Mia le fruit de leurs efforts.
Alors sans attendre, il quitte la forge après avoir soigneusement enroulé l’arme dans de la toile et attaché celle-ci, tout autour, avec de la corde dont il use pour se l’accrocher au dos.

Les volets des Aries sont clos lorsqu’il parvient à proximité de la bâtisse. À l’avant, du moins ; en haut, sans doute côté chambres, brûlent encore quelques bougies. Ash tourne autour, tentant de deviner laquelle pourrait être celle de Mia, peu enclin à tomber sur son père et à devoir expliquer sa présence chez eux à une heure si indue. C’est une silhouette qui répond à sa question muette : il ne la voit pas elle, mais son ombre se découvre sur la fenêtre entrouverte, laissant percevoir ses mouvements — elle se coiffe.
Un sourire joue aux commissures d’Ashlan, et il se demande enfin ce qu’il compte faire à partir de là ; porté par son impulsion mais ayant failli à réfléchir à un plan avant de s’être trouvé au pied du mur, littéralement. Quitte à avoir fait tout ce chemin, pourtant, autant aller au bout n’est-ce pas ?
Il se baisse, cherchant à tâtons un, deux, trois cailloux de petite taille, assez pour alerter d’un bruit discret sans risquer le moindre dégâts ; vise, tire. La première fois, la fille Aries tourne la tête sans interrompre sa tâche. La seconde, elle s’immobilise, attentive. La troisième, elle se lève. Et apparaît à l’ouverture, ses cheveux d’un blond presque ivoirin ondulant sur son épaule comme un rideau de soie. Il est tard, je sais, Ash entame avant qu’elle ne puisse le fustiger. Mais j’ai quelque chose à vous faire voir. Et l’invite s’accompagne d’un air mi-coupable mi-mutin, d’un regard pétillant de malice, d’un index sur les lèvres en signe de discrétion auquel s’ajoute un mouvement de tête l’invitant à descendre le rejoindre. Seul témoin de son audace, l’éclat d’une lune espiègle, propice à un instant de complicité volé.


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Mia Aries
Mia Aries
Chair à Titans
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ICI DEPUIS : 13/07/2018

in the night (mia) Vide
MessageSujet: Re: in the night (mia) in the night (mia) EmptyMer 25 Juil - 5:01



(two-shot) in the night she hears him calling
in the night she's dancing to relieve the pain
Les nuits étoilés dans le calme de Stohess.

C'est une nuit d'été fraiche et venteuse. Mia ignore pourquoi elle peine à trouver le sommeil : ça fourmille jusqu'au bout de ses doigts. Inspirée, elle déplace le bout de son fusai sur le tendre de son vélin.

C'est une chose étrange que ces doigts gantés de dentelles, cette souple délicatesse contre la peau affiné... Le papier semble de se pâmer sous le contact ; les cieux en jureraient s'il n'était absolument certain que la peau animal, et bien, c'est une simple matière - mesdames et messieurs les experts, les chaire, ça a la carne trop dure pour pouvoir sentir les jolis doigts caressant de la nymphe.

Elle frisonne, sans trop savoir pourquoi.

C'est que ça vient vous chercher jusqu'au creux de l'échine ces choses là, l'étrangeté des pressentiments - des doigts glacés qui agrippent les viscères, les tords et les serrent dans ce léger parfum de mystère. Mia, Mia, elle se frotte les yeux. Sur le papier, le décor s'estompe comme un croquis de craie sous une averse, les racines de l'allée centrale s'enroulent comme des tentacules, leurs arbres se déforment et gravitent en galaxie de feuilles nonchalantes ; un cosmos de nature en folie, ce dessin dilué. Le ciel est confus de feuillages emmêlés ; on dirait de folles chevelures dressées vers la nuit. Elle avait eut une envie de parure aux parfums végétales, des feuilles pour la prospérité, des émeraudes pour la vitalité. A quel moment avait-elle ainsi dérivée?

Mia regarde. Elle regarde avec ses yeux, rien que ses deux yeux, elle aimerait en avoir une dizaine d'autres, être une omniscience visuelle, un mini-monstre d'œils avides dont le seul but dans la prunelle est de regarder. D'analyser, trancher et disséquer, relever tout ce qui lui déplaisait pour immédiatement le modifier. Elle était une perfectionniste la demoiselle, une créature terrible donc la satisfaction s'envolait presque aussi vite que son coeur avide.

Elle se redresse de son bureau, arpente la pièce jusqu'à atterrir devant sa coiffeuse. Elle relève ses cheveux en un chignon fouillis et épais. Soupire. S'attarde sur les boucles légères qui prennent lorsqu'elle les enroule au bout de l'index. Elle soupire et relâche le tout. De sa main droite, elle ajuste le miroir, tandis que la gauche vaquait encore dans les filaments or. Il y eut un bruit sec à sa fenêtre. Un second puis un troisième. Elle a une petite moue. Elle se redresse l'enfant, agite ses mèches éparses et ouvre la fenêtre.

Il fait nuit noire, à cette heure sinistre des songes d'été. Les jardins sont un tombeau de verdure et d'encre. Les jolies allées brillent des regards cruels des lucioles clairsemés. Des odeurs caramélisées flottent, fumées évanescentes, dans l'air sirupeux du soir.

Ashlan.
Ainsi dressée au milieu des rosiers qui bordent la bâtisses, il ressemble à un elfe échappé de sa prison de verre. L'intrusion est déplacée, excessivement cavalière, mais Mia elle n'a que le goût d'en sourire et de se pencher vers lui.

- Est-ce une vilaine habitude que vous avez, de frapper à la fenêtre des dames une fois la nuit tombée?

Le poids des pressentiments n'était donc pas toujours superflus.
Elle songe que c'est une chose intéressante, les nuits d'été aux voiles trop sombres qui invitent les hommes à précipiter leurs cailloux sur les carreaux de vos fenêtre. C'est un plaisir artificiel, des bulles de plaisir qui crépite dans le creux de la poitrine, qui enivre par cette sensation irrépressible d'interdit. Mia, elle referme la fenêtre. Relève le bas de sa jupe pour quitter sa chambre sur la pointe des pieds. Un goût d'ira-n'ira pas, ponctué de brève envolés à travers les couloirs désertés, jeu de dupe exécuté au nez et à la barbe des employés qu'elle contourne avec une aisance que l'habitude lui avait conférée.

Pour rejoindre Ashlan sur l'herbe grasse, Ashlan et son étrange présent qu'elle détaille avec une attention nouvelle. Le fruit de leur travail qu'elle adore et qu'elle hait - elle a un goût prononcé pour la contradiction, c'est comme ça.

- Tu es doué.

Un sourire qui fait pétiller ses iris. Un sourire qui illumine le bleu de ses yeux jusqu'à la pointe de ses cils. Mia, elle n'a pas oublié, l'après midi qu'ils avaient passé, à débattre sur le beau et sur le laid, sur la frivolité d'une pierre sur un manche et le plaisir qu'on en retirait. Elle n'a pas oublié. Qu'elle avait promit de l'acclamer. Et de le récompenser s'il venait à gagner.

Elle avance d'un pas, puis d'un autre, jusqu'à saisir son visage et embrasser la joue tiède rougie par le froid.

- Félicitation pour ta victoire d'aujourd'hui Ashlan Brotz.

Baiser volé sous l'oeil des divinités - est ce qu'elle finirait par brûler si elle continuait à s'y obstiner?

D'ailleurs, qu'est-ce qu'ils donneraient sur un tableau, ce jardin? Des pinceaux et des couleurs, est-ce que ça pourrait... ?

Elle rejette cette idée dans un coin de sa tête. Elle, sur un portrait ; ça la rendrait malade de se découvrir trop édulcoré...

- Je pense qu'il faut ajouter quelque chose à ce loup.

Des yeux bleus, bleus hivernaux, bleus pales, bleus cyan.
Des topazes.
Elle tourne les talons Mia, sans un mots de plus, lui faisant signe de se taire et de lui emboiter le pas.
Il la connaissait à force, Ashlan.
Il en avait souper, de ces grands élans d'enthousiasmes, écho de cette folie qui sommeillait en lui, même s'il aurait préféré s'en abstenir.


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